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Joint venture en Inde

Comment protéger légalement vos parts

Praveen Singhal Country Head India
Sanjeev Kumar Head of Finance
Guide des ventes en Inde : toutes les réponses à vos questions
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S’associer avec un partenaire local via une joint venture peut être un choix judicieux en Inde. L’économie indienne, en forte croissance, offre des opportunités dans pratiquement tous les secteurs et toutes les industries. Mais c’est aussi un marché où la réussite dépend de la qualité de vos connexions et d’une compréhension fine des réalités locales.

Pour un nouvel entrant, choisir la joint venture permet de s’appuyer sur la connaissance du marché et le réseau étendu d’un partenaire indien, tout en partageant les risques. En revanche, plusieurs points doivent être établis clairement avant d’entamer une collaboration. Découvrez-les ci-dessous.

Qu’est-ce qu’une joint venture ?

Une joint venture est un partenariat stratégique dans lequel deux ou plusieurs entreprises indépendantes mettent en commun leurs ressources (équipes, équipements, capital, savoir-faire…), leurs expertises et leurs risques pour atteindre un objectif commercial précis. Contrairement à une fusion ou une acquisition, chaque partie conserve son identité juridique et son autonomie, tout en créant ensemble une nouvelle entité ou en menant un projet commun.

Les joint ventures sont souvent utilisées pour pénétrer de nouveaux marchés, développer des produits innovants ou accéder à des connaissances et à des réseaux locaux. Ce modèle de collaboration est particulièrement prisé dans le cadre d’une expansion internationale : l’entreprise étrangère bénéficie de l’expérience locale de son partenaire, tandis que celui-ci profite d’un accès à une expertise internationale, à de nouvelles technologies ou à des capitaux.

En Inde, la connaissance du marché est une condition essentielle pour réussir. Cela rend la joint venture particulièrement attractive. Mais ce type de partenariat n’est pas sans risques : certaines collaborations ont échoué faute de leadership clair ou en raison de différences culturelles. L’exemple le plus connu reste celui de McDonald’s, dont la joint venture avec un partenaire indien a fini devant les tribunaux après des années de conflits de gouvernance.

Pour éviter ce genre de situation, il est essentiel de poser dès le départ les bonnes bases. Nous détaillerons dans cet article les étapes clés pour sécuriser votre projet.

Le Memorandum of Understanding (MOU)

Avant de créer une nouvelle entité avec un partenaire indien, il est essentiel — comme pour toute transaction — de réaliser une due diligence complète. En parallèle, la rédaction d’un Memorandum of Understanding (MOU) est une étape quasi incontournable en Inde.

En France, on utilise généralement la lettre d’intention ou le protocole d’accord pour fixer un cadre avant la signature d’un contrat définitif. Le MOU indien joue un rôle similaire : il pose les bases du partenariat et clarifie les intentions de chaque partie, sans avoir nécessairement la force contraignante d’un contrat ou d’un pacte d’associés.

Concrètement, un MOU sert à s’assurer que tout le monde est sur la même longueur d’onde. Le document, court et rédigé sans jargon juridique, définit les rôles, les apports et les risques, tout en donnant une feuille de route commune. On y trouve par exemple :

  • Objectifs du projet
    Exemple : « La joint venture vise à établir une usine de fabrication de composants automobiles à Chennai, avec une capacité annuelle de 50 000 unités. »
  • Responsabilités et apports des partenaires
    Exemple : « Le partenaire A (entreprise étrangère) apporte la technologie, des équipements d’une valeur de 2 millions USD et son expertise technique. Le partenaire B (entreprise indienne) contribue par sa connaissance du marché, son réseau de distribution et son accompagnement réglementaire. »
  • Structure de gouvernance
    Exemple : « La joint venture sera administrée par un conseil de 6 membres, avec une représentation égale (3 membres par partenaire). Le partenaire A nommera le CEO, tandis que le partenaire B désignera le CFO et le Directeur des opérations. »
  • Répartition des coûts et des investissements
    Exemple : « L’investissement initial de 5 millions USD sera réparti à 60 % pour le partenaire A et 40 % pour le partenaire B. »
  • Calendrier et jalons clés
    Exemple : « Phase 1 : étude de marché et autorisations réglementaires (mois 1 à 6). Phase 2 : installation de l’usine et recrutement du personnel (mois 7 à 18). »
  • Allocation des risques
    Exemple : « Les risques liés à la technologie seront assumés par le partenaire étranger, tandis que les risques réglementaires et de marché seront pris en charge par le partenaire indien. »

Les Articles of Association (AoA)

La plupart des joint ventures en Inde prennent la forme de sociétés privées à responsabilité limitée (private limited companies). Ce type de structure doit compter au moins deux administrateurs, dont un résident en Inde, c’est-à-dire une personne ayant séjourné au moins 182 jours dans le pays au cours de l’année civile précédente. Il ne s’agit pas forcément d’un ressortissant indien : un étranger résidant en Inde peut tout à fait remplir cette condition.

Dans une private limited company, les Articles of Association (AoA) constituent un document fondamental. Obligatoires lors de la création de la société, ils définissent les règles de gestion interne et de gouvernance. La loi indienne sur les sociétés (Companies Act 2013) laisse aux entreprises une grande liberté dans leur rédaction.

Concrètement, les AoA peuvent inclure, par exemple, une clause précisant les étapes à suivre en cas de désaccord majeur ou de dissolution de la joint venture. C’est pourquoi il est vivement conseillé de consacrer du temps à leur élaboration, plutôt que de se contenter d’un modèle standard.

En France, on peut rapprocher les AoA des statuts de société, qui fixent également les règles de fonctionnement interne. Mais en Inde, ce document est encore plus crucial pour anticiper les blocages éventuels entre partenaires.

La loi indienne (Companies Act, 2013) exige que toute société dispose à la fois d’un Memorandum of Understanding (MOU) et d’Articles of Association (AoA). Ces deux documents constituent la charte de l’entreprise et doivent être déposés auprès du Registrar of Companies (équivalent du registre du commerce) de la province où la société étrangère souhaite s’implanter.

Le Joint Venture Agreement

Une fois le Memorandum of Understanding (MOU) et les Articles of Association (AoA) établis, les bases de la joint venture sont posées. On peut alors rédiger le Joint Venture Agreement (JV Agreement), qui vient encadrer de manière opérationnelle la coopération entre les partenaires.

Ce document, comparable dans son esprit au pacte d’associés en France, détaille les droits et obligations de chaque partie. Il précise notamment :

  • Les décisions que les partenaires peuvent prendre concernant les parts,
  • La structure de gouvernance et les règles de management,
  • Les droits de retrait,
  • Les clauses de non-concurrence,
  • Les modes de résolution des conflits,
  • La gestion des droits de propriété intellectuelle,
  • Les éventuelles garanties accordées.

Le JV Agreement n’est pas contraignant au sens strict du droit indien : il sert surtout à formaliser les responsabilités et les modalités pratiques de la coopération. La loi indienne laisse une grande liberté aux parties pour définir leurs propres arrangements dans un accord définitif.

C’est pourquoi la rédaction doit être précise et sans ambiguïtés. Des clauses trop complexes ou mal définies peuvent fragiliser la joint venture et nuire aux intérêts des partenaires. Le JV Agreement doit aussi inclure une stratégie de sortie claire, afin que chacun soit protégé une fois l’objectif du partenariat atteint. Dans la pratique, la plupart des joint ventures en Inde se concluent par le rachat des parts d’un partenaire par l’autre.

Il est fortement recommandé de confier la rédaction finale du JV Agreement à un avocat basé en Inde. À partir des grandes lignes définies par les partenaires, il saura formaliser un accord conforme au droit local et protecteur pour toutes les parties.

Un accompagnement local pour créer votre joint venture

Pour une entreprise étrangère, la joint venture est l’une des voies les plus avantageuses pour s’implanter en Inde. Pas besoin de passer des mois à bâtir un réseau, identifier le bon distributeur ou trouver vos premiers clients : votre partenaire local peut déjà vous ouvrir ces portes.

En revanche, la responsabilité de structurer correctement la joint venture repose sur vous. Dans ce processus, disposer d’un soutien local n’est pas un luxe, mais une condition de réussite.

Vous voulez aborder toutes les étapes préparatoires de votre joint venture avec sérénité, en vous assurant d’avoir les bons documents et les bonnes pratiques dès le départ ? Nos équipes d’experts basées en Inde sont là pour vous accompagner et rendre vos premiers pas aussi fluides que possible. Échangez avec nos experts dès maintenant !